Cette semaine j’ai pu visiter le centre de réinsertion professionnelle des jeunes délinquants qui est à quelques kilomètres de Bobo à Koumi. C’est vraiment un centre fantastique où les jeunes ont l’occasion d’apprendre un métier pendant qu’ils purgent leur peine de privation de liberté. Il y a un atelier pour le bois, le fer et la couture. Grâce au soutien de donateurs, l’association a pu fournir 2 machines à coudre à ce centre. J’ai complété ce don avec des tissus car ils étaient en manque de matière première. L’atelier du fer et du bois ont le même problème. Ils fonctionnent que 2 jours par semaine au lieu de 5 par manque de matière première. Je leur ai demandé qu’elles étaient leur besoin et j’attends leur retour. Dès ces besoins connus, l’association vous lancera un appel pour les accompagner.
Offrir une formation aux jeunes en difficulté, c’est la meilleure solution pour que ces jeunes reprennent le droit chemin.
Cette semaine je suis aussi allée trouver mes amies les femmes en prison. Même si elles doivent payer leur dette envers la société, elles méritent notre considération et notre accompagnement. Celui qui dit qu’il ne finira jamais en prison doit faire attention. Personne ne sait ce qui peut arriver dans notre vie. Pour 5 Frs, j’ai pu réparer leur antenne et elles ont pu suivre les matchs de la coupe d’Afrique de foot. Je leur ai aussi amené de la laine et du coton car elles font des très jolies choses au crochet qu’elles vendent pour aider leur famille à l’extérieure et améliorer leur quotidien à la prison.
J’ai également pu visiter l’atelier couture que la prison de Bobo à installer à l’initiative des sœurs et que notre association a pu aussi accompagner en mobilier et avec une machine à coudre. Un jeune dont l’histoire m’a beaucoup touchée était en train de coudre. Je lui ai apporté un tissu et je me réjouis déjà de voir la belle robe qu’il va me confectionner. Ce jeune a tout juste 18 ans. Il était mineur la première fois qu’il est venu en prison. Il a récidivé et le revoilà. Son histoire c’est celle de nombreux jeunes qui n’ont pas d’autre choix que de voler pour survivre. Après être sorti de prison la première fois, il est allé vivre chez sa tante. Sa mère est en Tunisie. Il avait commencé une formation de couturier dans une école. Un jour sa tante l’a mis dehors. Malgré l’intervention de plusieurs personnes, rien à faire, elle ne veut plus de lui. Il se retrouve à la rue, sans aucun moyen et il est obligé de voler pour manger. Il a bien essayé d’appeler à l’aide l’action sociale ou sa directrice qui l’a d’ailleurs aidé quelques mois mais elle ne peut pas se substituer à sa famille. Ce jeune est passionné de couture. D’ailleurs les femmes de la prison qui font l’atelier avec lui me disent qu’il est vraiment fort. Il est important pour moi que ce jeune puisse continuer sa formation en prison afin qu’à la sortie on puisse l’accompagner avec un kit de couture et qu’ils puissent subvenir lui-même à ses besoins.
L’association aidera toujours ceux qui veulent travailler pour s’en sortir.